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Quelques jours plus tard en Suisse, Jean Musy reçu une déclaration en bonne et due forme que le Comité de Montreux,
présidé par Mr. Sternbuch, était le seul autorisé à représenter en Suisse l'Union of Orthodox Rabbis of the United States and Canada. Selon les renseignements,
l'organisation de Mr. Sally Mayer étant plutôt une association américaine chargée de s'occuper d'oeuvre de bienfaisance. Benoît et Jean-Marie Musy repartirent pour
Berlin pour présenter la déclaration aux dirigeants Allemands.
Mr. Musy avait réussi de convaincre le Général Schellenberg et Göring que l'Allemagne
devait libérer tous les camps de concentration sans compensation et sans conditions. Ces derniers s'étaient sincèrement attachés à l'oeuvre. Le 5 février 1945, il
fut convenu qu'un train de 1'200 à 1'300 déportés partirait incessamment pour la Suisse. Trois jours plus tard, le 8 février 1945, la police de Constance
(Suisse) fut savoir à Jean-Marie Musy qu'un train de 1'200 Juifs de Theresienstadt était arrivé à la frontière. Le public suisse fit un accueil sympathique aux déportés.
Göring qui avait accompagné le premier train de déportés reparti pour Berlin, parce qu'il avait été entendu qu'un
second convoi partirait immédiatement, pour être suivi chaque semaine par d'autre acheminements. Tout semblait aller pour le mieux, or c'est précisément à ce moment que
surgirent les plus graves difficultés. Mr. Göring confia à Mr. Musy que partout en Allemagne on annonçait faussement que cette libération avait été accordée moyennant
que 200 officiers S.S. trouveraient asile en Amérique à la fin la guerre. On prétend que cette nouvelle fut peut-être répandue par Monsieur Sally Mayer, puis
rapportée au Colonel Becher, qui la fit parvenir à Adolph Hitler par l'intermédiaire du Général Ernst Kaltenbrunner (chef de la sécurité). Hitler serait entré dans
une grande rage et aurait immédiatement donné l'ordre de suspendre l'évacuation des camps de concentration.
Une autre difficulté créa brusquement une situation très grave, lorsque une perfide émission de Radio-Atlantik
annonça que la libération des juifs détenus avait été obtenue contre garantie que tous les Allemands ayant favorisé cette libération trouveraient protection et refuge chez les
Américains. Ce communiqué était une pure invention, et le résultat fit que Hitler, le Führer, interdit définitivement toute libération des camps de concentration.
Les anti-sémites étaient nombreux dans l'entourage du Führer et fermement résolus à faire écrouler complètement le
projet de libération. Hitler et ses proches, ainsi que beaucoup d'Allemands entre 1944-45, ne sont jamais rendus compte à quel point ils étaient honnis à l'étranger.
Malheureusement, l'oeuvre qui hier encore paraissait engagée sur la voie de la réussite, semblait rapidement
compromise. Nonobstant, Jean-Marie et Benoît Musy ne perdirent pas courage, et ils savaient que plusieurs voyages à Berlin seraient sans doute encore
nécessaires. Comme l'oeuvre à mener était vaste, Monsieur Musy pensa que la collaboration de la Croix-Rouge Internationale pourrait être très utile.
Parce que le deuxième train, qui avait été promis n'arrivait pas, les Musy père et fils
repartirent pour Berlin. Ce voyage s'effectua dans des conditions spécialement dangereuses, car ils eurent été bombardés et mitraillés près de Bayreuth par des chasseurs
d'aviation. Heureusement, par une chance exceptionnelle, ils ne furent pas touchés de cette dangereuse aventure. Ils étaient résolus à tenter tout pour réussir
leur mission.
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Dès arrivée à Berlin, les conversations avec le Général Schellenberg et Göring permirent d'espérer que, malgré tout, l'oeuvre de
libération pourrait être reprise et poursuivie. Le général Himmler ordonna la libération de tous les parents de Mme. Sternbuch et toutes les personnes réclamée par les Rabbins
américains. Himmler aussi promit de faire conduire à la frontière suisse des Juifs de Tchécoslovaquie et de Hongrie, que les Allemands appelaient "Die illegalen Juden" (Juifs
illégaux) et qui étaient considérés comme hors-la-loi. Ils y arrivèrent au nombre de 61 à Constance (Suisse) - février 1945. Entre temps les deux frères de Mme. Sternbuch
étaient aussi arrivés à la frontière suisse.
Malgré les promesses de Himmler, ainsi que les ordres précis qui avaient été donnés au camp de
Theresienstadt pour la préparation du second train, personne n'arrivait. Les Musy partirent de nouveau pour Berlin, impatients de voir s'accomplir les promesses qui avaient été
faites. Les voyages en Allemagne devenaient de plus en plus dangereux, car tout le long de la route gisaient des voitures démolies par les attaques aériennes. La radio
annonçait à chaque instant le voisinage d'avions qui mitraillaient les routes. En dépit de ces multiples dangers, Benoît et son père arrivèrent à Berlin sains et saufs.
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Le lendemain matin, Mr. J.-M. Musy prenait rendez-vous avec le Général Schellenberg pour lui demander pourquoi le second train
n'était pas parti comme promis. La nouvelle difficulté fut que Hitler avait confirmé son interdiction de libérer les Juifs. Il exigeait, en outre, l'évacuation de tous les
détenus dans les camps de concentration vers le sud de l'Allemagne. Les ordres de Hitler signifiaient pour la plus part des captifs l'ordre de faire a pied 300 à 400 km, et cela
aurait été une mort certaine probablement pour 40% d'entre eux. Jean-Marie Musy dit à Schellenberg et Göring toute son indignation qu'il n'était pas possible à un homme normal
de participer personnellement à l'exécution d'un ordre qui était une horrible cruauté. Jean-Marie fut tout ce qu'il était en son pouvoir de faire pour que les dirigeants allemands
renonce à ce monstrueux projet.Pour essayer d'empêcher l'exécution de l'ordre, Mr. Musy fait demander une audience personnelle à Hitler, qu'il n'avait jamais rencontré. On le fit
comprendre que cela était impossible et que führer avait fait des graves menaces à son adresse. Hitler avait ordonné que J.M. Musy fût fusillé en posant le pied sur le sol
allemand. L'ancien président suisse retourna dans le IIIe Reich en plein chaos.
Benoît et Jean-Marie Musy repartirent pour la Suisse avec des difficultés quasi-insurmontables
pour se procurer le carburant nécessaire pour faire les 1'000 km qui séparent Berlin de Kreuzlingen (Constance - Suisse). La veille de leur départ, 4 officiers allemands avaient
été assassinés à 100 mètres de l'immeuble où les Musy habitaient. Les routes étaient infestées de fuyards de déserteurs. En cours de route on tira encore sur leur voiture, et
ils eurent la chance d'échapper en voyageant pendant la nuit avec les phares de la voiture éteint. Après un voyage dangereux ils arrivèrent en Suisse.
Le 9 avril 1945, Benoît Musy repartit sans son père pour Weimar, lieu ou il devait rencontrer
Göring. Il voulait vérifier si les parents des Sternbuch, ainsi que un certain nombre de personnes réclamées par les Américains, se trouvaient dans le camp de concentration de
Buchenwald en Allemagne. Comme les promesses faites par Himmler n'étaient pas remplies, Benoît Musy estima qu'une intervention personnelle, en compagnie de Göring, était le seul
moyen pratique d'aboutir pour libérer ces personnes. Il attendait Göring, mais les événements militaires par l'avance des Alliés avaient arrêté Göring sur la route de
Berlin-Weimar; Benoît échappa aux plus graves dangers. On lui avait vivement conseillé de renoncer à sa mission et que s'il partait pour Weimar, en tous cas il n'en
reviendrait pas! Mais Benoît voulait faire de l'impossible pour sauver les personnes, dont le sort lui avait été confié.
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Il se rendit à Buchenwald ou l'évacuation du camp avait déjà commencé par les Allemands. Il fut témoin de
scène écoeurantes ou les gardiens du camp évacuaient les détenus à coup de bâton. Benoît restait impuissant de pouvoir faire quelque chose en face de ces
atrocités. Les derniers mois avant l'effondrement des armées allemandes réservèrent des souffrances épouvantables aux prisonniers des camps de concentration.
Benoît Musy alla à Berlin pour protester au Général Himmler les faits qui étaient en flagrante contradiction à
l'accord conclu avec Jean-Marie Musy. En route à Berlin, il fut attaqué à plusieurs reprises, sa voiture fut criblée de balles et les pneus lacérés. Il trouva par
un coup de chance un mécanicien polonais qui, moyennant 300 cigarettes, l'aida à réparer sa voiture. Le lendemain, après avoir subi plusieurs nouvelles attaques, par
miracle, il arriva à Berlin pour se mettre en rapport avec Göring et le général Schellenberg. La conférence dura deux heures et Benoît Musy protesta contre la
violation des engagements pris par Himmler envers son père, ainsi que le traitement épouvantable des prisonniers par les gardiens du camp de Buchenwald. Par la suite,
c'est à une nouvelle intervention de Himmler qu'on doit le sauvetage de bon nombre de prisonniers de Buchenwald.
Une seconde entrevue entre Benoît Musy et le Général Schellenberg accorda à Benoît
l'autorisation de visiter le camp de concentration de Theresienstadt en Allemagne. Le Hauptsturmführer (chef principal perturbateur) Mr. Moes venait d'affirmer à Göring
que les parents des Sternbuch, les Donnebaum, les Rottenberg se trouvaient positivement tous dans ce camp. Göring et B. Musy partirent le 14 avril pour
Theresienstadt avec deux voitures. Le 15 avril 1945 au soir ils arrivaient au camp et il prirent immédiatement contact avec les chefs.
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Les familles qu'on cherchait ne se trouvaient et le chef du camp prétendait que la famille Berger Rottenberg
avait été déportée à Ausschwitz. Par une curieuse coïncidence Moes, le chef de camp, avait subitement disparu. Göring et Musy décidèrent de repartir à Berlin afin de conférer
avec Schellenberg. Ce voyage fut de nouveau marquer par plusieurs attaques avant d'être arrivé à Berlin. Schellenberg donna à Theresienstadt par radio, l'ordre de
libérer immédiatement les familles Hébreux, dont les noms avaient été communiqués. Schellenberg s'entretint à plusieurs reprises avec Himmler du sort des prisonniers, car il
craignait qu'au dernier moment, par ordre de Hitler, ont les exterminent.
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Jean-Marie Musy avait maintes fois souligné au Général Himmler que ce serait un crime et une honte devant l'humanité que
d'exterminer de pauvres détenus sans défense. Göring constata dans son rapport plus tard, que les Généraux Himmler et Schellenberg avaient été effectivement gagnés aux idées de
Jean-Marie Musy, ancien conseiller fédéral Suisse. On aurait certainement sauvé plusieurs centaines de mille Juifs, si le Général Kaltenbrunner n'avait pas entravé systématiquement
l'entreprise de libération.
Hitler avait menacé du peloton d'exécution tel personne qui était gagnée à l'idée de la libération des Juifs. A Berlin la
situation changeait de jour en jour et toute communication avec la Suisse était coupée. La panique régnait partout et les Russes venait d'encercler Berlin. En exécution des
promesses faites à Jean-Marie Musy, Himmler ordonna la libération des femmes du camp de Ravensbruck, dont la situation était horrible. Schellenberg donna comme instruction à
Göring et Benoît Musy de tenter de forcer les lignes russes pour se rendre à Ravensbruck. Le 22 avril 1945, ils réussirent ce coup d'audace et ils étaient à
Ravensbruck. D'après les renseignements de Göring il y avait encore à Ravensbruck: 9'000 polonaises, 1'500 françaises et belges, et environ 3'000 juifs.
Après bien de difficulté, on réussit à organiser l'évacuation du camp. Schellenberg, Himmler et le Comte Bernadotte (Suède), achevèrent l'oeuvre commencée. La promesse faite à
réitérées reprises à Jean-Marie Musy était remplie.
Benoît devait rentrer à Kruzlingen (Constance-Suisse) après 4 ou 5 jours d'absence pour reconduire son père, Jean-Marie Musy, à
Berlin. Pendant 5 semaines la famille de Benoît Musy resta sans nouvelles de lui et ses parents avait peur qu'il soit mort. C'est après une absence de 6 semaines que
Jean-Marie Musy reçu des nouvelles de son fils, et qu'il était arrivé à Stockholm en Suède. Le courageux Benoît avait réussi à échapper au danger pendant sa mission
humanitaire.
La persévérante mission menée vigoureusement devait sauver plus de 10'000 captifs. On comptait beaucoup sur les
colonnes de la Croix-Rouge pour évacuer le camp de Ravensbruck, mais cela était insuffisant. En outre la démarche réussit de plus à sauver encore 450 juives et 1'500 françaises
et polonaises à Malchow.
Par la suite, le Général Schellenberg a souvent répété que c'était l'action de Jean-Marie Musy et son fils, Benoît qui avait
préparé le terrain pour l'évacuation de tous les déportés dans les camps de concentration. Les Musy étaient parmi les premiers à aborder la complexe tâche que personne jusqu'a
là n'avait osé entreprendre.
C'est le sentiment d'humanité et de charité chrétienne dicta à Jean-Marie Musy et Benoît Musy leur
interventions en faveur des détenus en Allemagne. Ils ne reçurent ou demandèrent aucune compensation monétaire pour leur travails désintéressés. Jean-Marie Musy rendit
hommage à son fils Benoît, au courage et dévouement qu'il a bien mérité.
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65ème Anniversaire (1945-2010) de la libération de 1'200 juifs du camp de concentration de Theresienstadt Commémoration et concert "Train to Freedom" - Raanana, Israël - le 5 février 2010
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Conclusions et Raisonnement
L'action de Jean-Marie Musy s'était heurtée dès le début à multiples obstacles, qui rendirent sa mission très complexe.
Avant l'effondrement de l'Allemagne, il y avait une crise d'autorité; Hitler demeurait le chef, par contre parfois Himmler et les S.S. dominaient.
Le Général Himmler avait affirmé à J.-M. Musy que le tout le problème de la libération des camps de concentration pouvait
être traité en dehors de Hitler, le Führer. Par la suite, les Musy sentirent que les leviers de commande étaient de nouveau dans la main du Führer. Il fallut aussi prendre en
considération que les chefs de camps de concentration jouissaient d'une grande indépendance. Ceux-ci pouvaient pratiquement empêcher les libération ordonnées par Himmler, en
prétextant que ces personnes n'étaient pas là, ou bien, qu'elles étaient indispensables au travail du camp. C'était une grave complication, puisque les chefs de camps étaient tous
opposés à la libération des Juifs.
Il était aussi extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible d'atteindre les personnages, avec lesquels il eut fallu
constamment garder contact. Le Général Himmler était de plus en plus préoccupé par une situation militaire tous les jours plus complexe.
Le Général Schellenberg s'occupait de tout les problème de libération mais tout arriva bien tard, car partout en Allemagne la
catastrophe approchait rapidement. Il est probable que des milliers de prisonniers auraient été tués au dernier moment si Musy n'avait pas pu convaincre Himmler et Schellenberg
d'intervenir.
Les Musy étaient parmi les premiers qui ont tenté la libération des détenus dans les camps de concentration allemands.
L'effort intense et courageusement poursuivi pendant 8 mois n'ait pas pleinement abouti. Ces voyages de à peu près 30 milles kilomètres ont tout de même obtenu la libération de
plusieurs milliers de détenus. Les Musy avaient fait tout ce qui était humainement possible pour accomplir leur mission.
La question financière des 5 millions de francs suisses
En octobre 1944, il fut convenu avec le général Himmler qu'on libérerait tous les Juifs détenus dans les camps de concentration
allemands, c'est à dire 600'000 personnes, moyennant versement de 5 millions de francs suisses. Le dépôt de cette somme fut effectué au nom de Monsieur Isaac Sternbuch, sous
réserve que la Banque ne pourrait disposer de ces fonds que suivant les instructions de Monsieur Jean-Marie Musy. Malheureusement le but de l'action des Musy n'a été atteint que
partiellement. La condition pour la remise des 5 millions était la libération de tous les Juifs détenus dans les camps. Dans ces conditions, Monsieur J-M Musy a remis au
Président du Comité de Montreux, Monsieur Sternbuch, représentant l'Union of Orthodox Rabbis of the United States and Canada, la déclaration par laquelle la Banque s'est engagée à ne
disposer des fonds que suivant ses instructions. En conclusion, Monsieur Musy libera les 5 millions et chargea la Fiduciaire de les remettre à Monsieur Sternbuch.
La reconstitution d'un Etat Israélite en Palestine (après 1945)
Après la fin de la deuxième guerre mondiale (9 mai, 1945), Jean-Marie Musy pensait que la solution la plus
rationnelle serait la reconstitution d'un Etat Israélite-Palestinien. Pour lui cette solution serait à la fois habile et équitable, qui devrait trouver l'appui de tous les gens
désireux de justice. L'Etat d'Israel fut fondé en 1948 par les Nations unies (O.N.U.).
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